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Non, les femmes trans n’ont pas leurs règles

Cela fait maintenant un sacré bout de temps qu’en me promenant sur internet, je rencontre de temps à autre la question des règles des femmes trans. Ce qui me surprends le plus, c’est que quand je croyais dur comme fer aux identités de genre, on m’avait dit qu’ils avaient leurs règles, et cela m’avait semblé logique. Une preuve de plus que l’idéologie trans confonds genre et sexe, et qu’au fond tout le monde sait qu’être une femme n’est qu’un fait biologique. Mais ce n’est pas le sujet.

Le sujet, ici, est de débunker ce qui se dit sur les règles et les hommes trans-identifiés. J’aurais plusieurs articles à faire sur le sujet du « pourquoi », de l’appropriation de l’expérience femelle, du fétiche des règles, mais je n’ai pas envie que cet article se change en roman.

Qu’est-ce qui se dit ?

J’ai trouvé un grand nombre d’hommes trans-identifiés qui disent avoir des règles. C’est l’importance de ce nombre qui me motive à écrire cet article par ailleurs. Suivant les cas, l’affirmation des règles peut vouloir dire plusieurs choses.

Certains affirment avoir un « cycle hormonal »[1] dû à la prise d’hormones, notamment d’œstrogène, et qui causerai un équivalent de syndrome pré-menstruel. Les symptômes décrits sont : crampes abdominales, mal de tête, changement d’appétit, parfois nausées, baisse de moral et d’énergie, etc. La question est de savoir si ce cycle existe, comment, et quelles en sont les conséquences. Nous verrons les détails dans la suite de l’article.

Il existe ensuite ceux qui disent non pas avoir un cycle hormonal mais bien un « cycle menstruel » et des « règles ». Ceux là sont les plus courants. Comme précédemment, ils décrivent des symptômes associés aux règles, mais n’ont évidemment pas de saignements. Selon eux, le saignement n’est qu’un symptôme parmi d’autres, et ne définit pas les règles. On oscille entre les hommes qui disent avoir des règles liées à leur prise d’hormones[2], et ceux qui pensent avoir des règles parce qu’ils sont trans[3]. On se retrouve avec une problématique de vocabulaire : peut-on appeler ça des règles ?

Et enfin, il y a la catégorie des hommes qui se font passer pour des femelles biologiques ou des intersexes. L’individu le plus connu à faire de telles affirmations est Jonathan Yaniv[4], un homme trans-identifié, prédateur sexuel et pédophile. Il dit avoir besoin de tampons[4] à cause de ses règles, et posséder à la fois des organes génitaux mâles et femelles. Je vous explique à la fin de l’article pourquoi cette affirmation est du bullshit total, et je vous donne de quoi répondre si vous entendez ça un jour.

Voici ce qui se dit sur internet en ce qui concerne les règles, et les hommes trans-identifiés. Je vais revenir sur chaque affirmation pour expliquer quelques notions de biologie, de linguistique et d’appropriation.

Un cycle hormonal

L’existence d’un cycle hormonal chez les hommes trans-identifiés est une grande source de débat. Entre ceux qui disent que c’est entièrement impossible (ils prennent la même dose d’hormones tout les jours) et ceux qui expliquent que ce cycle est exactement le même d’une femme grâce à des procédés biologiques variés, il y a de quoi se perdre. Je ne suis pas endocrinologue, mais voici mes conclusions basées sur mes lectures d’hommes trans-identifiés et de recherches en endocrinologie.

Les hommes trans-identifiés ont naturellement exactement le même cycle hormonal que n’importe quel homme. Seul un traitement hormonal de substitution peut apporter un changement. En général, le traitement est à base d’œstrogène et est stable. C’est à dire que l’individu prends les mêmes doses d’hormones à chaque fois. A première vue, cela empêcherai l’existence d’un cycle : si la prise est constante, comment un cycle, donc des fluctuations, peuvent se mettre en place ?

Il n’y a aucune études (ou du moins je n’en ai trouvé aucune) sur le sujet, mais certains éléments d’endocrinologie, et notamment les études des personnes intersexes ou des gens ayant besoin de prise d’hormones peuvent nous donner des réponses potentielles. On sait donc que les hormones peuvent être naturellement stockées et transformées par le corps en fonction des besoins.

La question est de savoir si c’est bien ce qui se produit chez les hommes qui prennent des hormones, pourquoi, et les conséquences. Il est très facile de savoir si il existe bien un « cycle » et pas simplement des symptômes récurrents : il suffit de faire suivre les symptômes à assez de gens pour voir si il y a une récurrence systématique.

Personnellement, l’idée d’un cycle hormonal chez les hommes qui prennent de l’œstrogène me paraît plausible. Il est à garder en tête que l’œstrogène a des symptômes connus, comme une perturbation de l’équilibre via l’oreille interne et la constipation, ce qui pourrait expliquer la gêne occasionnée. Cependant, ce ne serai pas un cycle. En attendant des études sur le sujet, je ne nie pas l’existence de symptômes et de la possibilité d’un cycle.

La question des règles

J’ai donc établi que l’existence d’un cycle hormonal est plausible, mais cela ne prouve rien sur l’existence de règles. Je vais couper court. Il est impossible, absolument impossible pour un homme d’avoir des règles, même si cet homme est trans-identifié et sous hormones. Pourquoi ? La réponse est double : Pour des raisons de vocabulaire, et pour des raisons de biologie.

Attaquons-nous au vocabulaire. Les règles sont définies comme un écoulement de sang et d’endomètre, de l’utérus par le vagin, en raison des variations hormonales du cycle menstruel. Les règles sont un élément essentiel du système reproducteur femelle : elles sont un signe de fertilité et de bonne santé.

Comme vous le voyez, les règles sont définies par le sang, pas par les autres symptômes des règles. Et ce, pour une raison simple. Il est possible pour une femme d’avoir certains symptômes, de presque tous les avoir, d’en avoir presque aucun, que ses symptômes varient au court de sa vie. Le sang n’est donc pas un symptôme parmi d’autres, c’est l’élément essentiel qui caractérise les règles. C’est aussi l’élément qui nous rends vulnérables et qui justifie la haine à notre égard.

D’un point de vue linguistique, les mots ont un sens, et le respecter permet aux gens de se comprendre entre eux. Les activistes trans le savent bien, et c’est pour ça qu’ils redéfinissent chaque élément de la femellité de manière à inclure des mâles. Les hommes trans-identifiés n’ont pas de règles car ils n’ont pas d’utérus, de vagin, d’endomètre, d’ovaires, bref car ils n’ont pas les organes qui provoquent les règles, parce qu’ils ne sont pas femelles.

D’un point de vue biologique maintenant. Les règles, comme dit plus haut, sont un signe de fertilité, car leur présence signifie que le corps a produit un ovule comme prévu, et en l’absence de fécondation, évacue l’endomètre de la paroi de l’utérus. Les règles sont provoquées par une balance hormonale précise. C’est l’œstrogène qui provoque la pousse de l’endomètre, et sa perte est provoquée par une baisse du taux de progestérone.

Je répète : les règles sont caractérisées par un taux très bas d’œstrogène, et un taux bas de progestérone. Difficile dans ce cas de comprendre comment la prise d’œstrogène pourrait provoquer des règles car, comme adorent le dire les féministes : les règles sont la période du cycle menstruel où les femmes sont le plus proches des hommes d’un point de vue hormonal. Les symptômes des règles sont causées par ces changement hormonaux et par l’expulsion du sang.

Ainsi, les crampes abdominales ou lombaires sont dues aux contraction de l’utérus qui évacue l’endomètre. L’endomètre étant un tissus, l’utérus (qui est un muscle lisse) se contracte de la même manière que pendant un accouchement, ce qui explique les douleurs. En l’absence d’utérus, ces douleurs ne peuvent évidemment pas être ressenties. Ce qui n’est pas pour dire qu’il est impossible pour un homme trans-identifié d’avoir mal au ventre, simplement ces douleurs ne sont pas des règles.

Les cas de personnes intersexes

Le cas des personnes intersexe est complexe pour deux raisons : premièrement, les médecins ne savent pas toujours à quoi ils ont affaire, et certains cas peuvent paraître complètement fous alors qu’ils sont bien réels. Deuxièmement, il existe des cas de gens qui se font passer pour intersexe, et ceci est assez régulier pour avoir été documenté[5]. Je vous invite sérieusement à lire/télécharger mon guide d’introduction à l’intersexualité si vous voulez bien comprendre cette partie.

Toujours est-il que certaines personnes utilisent l’argument fallacieux de l’existence des personnes intersexes pour affirmer que certains mâles pourraient avoir des règles. Je vais donc directement briser un mythe : Oui, il existe des individus avec des chromosomes XY qui peuvent avoir leurs règles, il s’agit du symptôme de Swyer, et non seulement il s’agit du seul cas existant de « mâles » ayant des règles, mais ces règles ne peuvent avoir lieu que si la personne suit une thérapie hormonale de substitution.

L’immense majorité des femmes qui ont le syndrome de Swyer (oui, les personnes qui ont le syndrome de Swyer sont toutes des femmes) n’est pas transgenre, et ne ressemble en rien à un homme. Seule la présence des chromosomes mâles en font un syndrome qui rendre dans la case des intersexes.

Ensuite, il existe des cas d’hommes ayant des organes génitaux femelles internes et des organes génitaux externes mâles, mais ces organes ne sont pas fonctionnels ; il s’agit de mâles infertiles. L’utérus ne débouche pas sur un vagin, empêchant l’existence de règles à proprement parler, mais il arrive que certains expériences des saignements péniens (sang dans les urines) qui permettent de détecter le syndrome. L’utérus est atrophié, et les testicules sont mal formés. En conclusion, parler de règles ici est un abus de langage.

Tout comme le cas de Jonathan Yaniv, la majorité des hommes trans-identifiés ne sont pas intersexes, et ne peuvent pas avoir de règles même en prenant des hormones régulièrement. Il s’agit d’un cas d’appropriation des conditions intersexes par les activistes trans, un sujet sur lequel je dois définitivement faire un article complet.

Conclusion

Les femmes trans n’ont pas leurs règles. Le titre était déjà clair, mais je pense qu’il est important d’appuyer ce fait. Il n’est pas possible pour un homme d’avoir des saignements menstruels en l’absence d’utérus, et les symptômes évoqués et comparés à un syndrome pré-menstruel ne sont pas non plus lié à des règles : comment avoir des crampes menstruelles en l’absence de l’organe qui provoque les crampes…?

La question de la terminologie est également importante car comme le souligne La vie en queer dans son excellent article sur le cycle hormonal des hommes trans-identifiés, les règles sont une problématique femelle, qui touche toutes les femmes peu importe leur identité de genre. Les hommes trans et les femelles non-binaires ont besoin de ce vocabulaire propre qui nous appartient et qui nous relie. Retirer les saignements de la définition, en plus d’être incorrecte, est un manque de respect. Nous subissons des violences dans le monde entier à cause de nos règles, violences que les hommes trans-identifiés ne subiront jamais.

Nous avons le droit à notre propre vocabulaire, nous avons le droit de parler de nos corps de manière exclusive.

Sources externes :
(1) Un cycle hormonal chez les femmes trans ? par La Vie En Queer
(2) J’ai mes règles et je vous emm*rde. par Laura Badler
(3) Trans Girl Periods. Yes, that’s right. No, I’m being serious. Just read the damn article. par Alaina Kailyn
(4) Heated debate w/ Jessica Yaniv: Trans Predator par Blaire White (timer)
(5) Pretense of a Paradox: Factitious Intersex Conditions on the Internet

[kofi]

CC BY-NC-SA 4.0

4 réponses sur « Non, les femmes trans n’ont pas leurs règles »

Dans le § sur les personnes intersexes, tu écris « l’utérus ne débouche pas sur une vagin ». Donc ce que tu voulais c’est « le vagin ne débouche pas sur un utérus » et en l’absence d’utérus : pas de règles.

Je suis allée vérifier l’article et il s’agit bien d’un utérus « sans vagin », qui n’est pas relié à une vulve puisque les organes internes sont femelles mais les organes externes, mâles.

Il me semblait avoir lu sur un homme qui avait un utérus en interne mais une anatomie masculine fonctionnelle, vu qu’il est père de plusieurs (3?) enfants.

Dans l’article on y décrit des particularités chromosomiques mais il existe nombre d’anomalie congénitales qui peuvent se développer chez le foetus. La variation dans les dysmorphismes sexuelles mâle et femelle ne signifie que la personne est moins homme ou femme et devrait se définir « intersexe ».
La propagande trans se sert de ces personnes pour justifier la théorie de « genre intrinsèque » de « personnes non-binaires ».
Les personnes ne comptent pas pour cette idéologie.

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