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Les chiffres de la Journée du Souvenir Trans 2021

L’espoir de ne pas revenir l’an prochain illumine les esprits un instant. Un instant seulement. “Car avec la politique actuelle de l’État, oui nous serons là l’an prochain, avertit Acceptes-T. L’État doit changer de politique pour que l’on évite chaque années de compte nos mort·es.” 
Têtu


La Journée du Souvenir Trans, abrégée en TDoR pour Trans Day of Remembrance, est une journée internationale dédiée au souvenir des personnes trans tuées dans l’année passée. Elle a lieu le 20 Novembre chaque année et est l’occasion de se recueillir pour les proches des personnes trans tuées. En général, la journée se termine sur une veillée aux chandelles et une lecture des noms des victimes de l’année. La journée est organisée par des associations locales dans le but de sensibiliser à la question de la violence anti-trans.

Pour beaucoup de politiques et d’activistes, c’est aussi l’occasion de gagner des points militants en utilisant ces meurtres à des fins idéologiques et politiques. Et c’est cette appropriation qui me pousse à écrire cet article. Je ne souhaite pas critiquer l’idée d’une journée du souvenir pour les membres d’une communauté, bien au contraire. Ce que je veux critiquer, c’est l’utilisation d’un tel évènement pour pousser un agenda politique et répandre des mensonges.

Les données chiffrées sont a manipuler avec précaution, à la fois à cause de sources parfois difficilement fiables et à cause de l’appropriation politique des meurtres. Mais aussi parce que les victimes ne sont pas juste des chiffres, on parle de personnes qui ont été tuées. Je ne suis pas quelqu’un de très doué avec les émotions, et j’aime me concentrer sur les faits et les faits seuls. Pour cet article, si vous n’avez pas envie de lire une analyse chiffrée sur ce sujet, passez votre chemin.

Ce sujet sera traité en deux articles : une analyse des chiffres disponibles et leur interprétation, et une analyse du traitement médiatique de cette journée et du contexte politique autour. Dans le présent article, je vais parler de la source principale concernant les données disponibles de la Journée du Souvenir Trans, communiquer les données de cette année, faire une analyse des données françaises et comparer les taux de meurtre disponibles pour créer une représentation chiffrée la plus exacte possible de la situation.

Je remercie au passage Feminist Witch Memes qui a relu la partie chiffrée de cet article pour vérifier les calculs. C’est aussi elle qui a créé la ressource complémentaire que vous pourrez consulter plus bas. Sans elle, cet article aurait été moins exacte, et moins compréhensible.

Cet article est long, donc n’hésitez pas à le mettre en favori pour y revenir plus tard. Commençons par la première partie :

D’où viennent les chiffres ?

L’association Transrespect vs Transphobia[2] (TvT) s’occupe chaque année de créer le rapport Trans Murder Monitoring[3] (TMM), qui compte et répertorie les meurtres trans dans le monde entier. Ce travail est effectué grâce aux associations locales, en lisant les articles de journaux et les avis de décès pour repérer les potentielles personnes trans parmi les victimes d’homicide.

Leur rapport répertorie le nom, l’âge et l’occupation de la victime au moment du meurtre, la date du meurtre, la ville, le pays, le lieu de la mort (domicile, rue…), et la cause. Chaque cas est détaillé le plus possible avec une description des faits et les sources, quand elles sont disponibles. Les noms sont également triés par pays et continents dans un document séparé, et un rapport général permet de consulter les données sur plusieurs années, depuis 2008.

Le site de TvT répertorie les données sur chaque année depuis 2008, et tous les rapports sont disponibles gratuitement au format pdf. Leur site dispose aussi d’une carte interactive qui permet de regarder les données par pays sur plusieurs années. Malgré tous ces efforts, certaines données essentielles manquent pour pouvoir interpréter les chiffres. Notamment, une estimation de la population trans et une définition de ce que TvT considère comme une personne trans pour comptabiliser les meurtres seraient les bienvenues.

En l’absence de ces données, je tiens tout de même à souligner le travail que la récupération des informations représente. Le travail de TvT est essentiel et je les remercie du temps qu’ils passent à fouiller les articles de journaux pour comptabiliser les meurtres. Sans ce travail, cet article ne serait pas possible.

Un site enfant de TvT, translivesmatter.info[4], fait aussi une liste des personnes trans victimes de violences dans le monde, mais les chiffres sont très différents. Ce site est la source pour les chiffres avancés par le site français sos-transphobie[5], qui est lui-même la source de la majorité des publications faites en français sur le sujet. Cependant ce site répertorie toutes les morts « non-naturelles » de personnes trans, et pas seulement les meurtres. Cela implique les morts du COVID cette année, les morts lors d’une détention, les suicides, et les cas dont la cause du décès n’a pas été élucidée.

Pour cet article, j’ai regardé les données récupérées par ces deux sources afin d’avoir une vision la plus exacte possible de la réalité. Je me suis concentrée sur les chiffres de TvT car ce sont eux qui sont la source principale des articles et publications sur le sujet. Je développerai la manière dont ces deux sources sont utilisées dans l’article qui analyse le traitement médiatique du TDoR.

Les rapports de 2021

Partage et analyse des rapports de 2021 sur le comptage des personnes trans mortes dans l’année.

Voici les données clés du rapport de 2021 de TvT. Ces chiffres sont ceux partagés dans à peu près tous les articles et publications parus cette année, puisque TvT est la source principale en ce qui concerne les meurtres de personnes trans dans le monde.

  • 375 personnes trans ou « diverses du genre » ont été tuées cette année
    • Cela représente une augmentation brute de 7% par rapport à 2020
  • 96% des personnes tuées étaient des hommes trans-identifiés (femmes trans ou personnes transféminines)
  • 58% des personnes dont l’occupation était connue se prostituaient
  • Les meurtres de personnes trans aux US ont doublé depuis 2020
  • 89% des 53 personnes trans tuées aux US étaient de couleur
  • 43% des personnes trans tuées en Europe étaient migrant.es
  • 70% des meurtres ont eu lieu en Amérique du Sud et Amérique Centrale, 33% au Brésil
  • 36% des meurtres ont eu lieu dans la rue, 24% au domicile de la personne
  • L’âge moyen des personnes tuées est de 30 ans
  • La plus jeune personne avait 13 ans, la plus vieille 68

Ces chiffres sont ceux cités sur la page du TDoR 2021[6], je les ai simplement traduits. Voici maintenant les informations que j’ai récupérées en lisant le rapport. Je vais me concentrer sur l’Europe (en tant que continent) et la France.

  • Cette année, 11 personnes ont été tuées en Europe globalement
    • Cela représente 2 personnes de moins que l’année dernière
  • En France, 3 personnes trans ont été tuées cette année
    • C’est le nombre de meurtres de personnes trans le plus élevé jamais enregistré en France sur une année
  • En France, 1 personne trans est tuée par an en moyenne
    • En pratique, il n’y a heureusement pas de meurtre tous les ans
  • Les 3 pays les plus meurtriers sont la Turquie, l’Italie et l’Espagne
    • Respectivement 58, 44 et 14 meurtres enregistrés entre 2008 et 2021 (sur 13 ans)
    • La France arrive en 4ème, avec 12 meurtres entre 2008 et 2021
  • Plusieurs pays n’ont jamais enregistré de meurtre depuis 2008

En parallèle, l’initiative « Remembering our Deads[7] » de Trans Lives Matter[4], qui compte toutes les morts non naturelles, donne les chiffres suivants :

  • 462 personnes trans sont mortes en 2021 à cause de la transphobie
    • 78% des morts sont la conséquence de violences directes
    • 8% sont des suicides
    • 5% sont liées à un problème médical
    • 5% sont sans catégorie (cause du décès non identifiée)
    • 2% sont liées à une détention
  • En France, il y a eu 8 mort de personnes trans sur l’année 2021
    • 3 sont des meurtres, 5 sont des suicides
    • La moyenne d’âge des personnes qui se sont suicidées est de 20 ans, la plus jeune avait 17 ans, la plus âgée avait 25 ans
    • La moyenne d’âge des personnes tuées est de 43 ans, la plus jeune avait 31 ans, la plus âgée avait 50 ans

Les associations trans qui ont fait des publications sur la Journée du Souvenir Trans 2021 ont parfois cité le chiffre de 8 morts, sans préciser que 5 sont liées à des suicides et non à des meurtres. Certaines personnes ont cité d’autres noms que ceux répertoriés, mais même après recherches je n’ai trouvé aucun avis de décès, aucun article, aucun post facebook pour confirmer. J’en reste donc aux chiffres de TvT.

Maintenant que les chiffres et les sources sont citées, je vais essayer de proposer une analyse claire et compréhensible de tout ça. Et je vais commencer par expliquer pourquoi faire une telle analyse est si compliqué.

Le manque de données

Sur l’absence de définition claire de la transidentité, sur l’impossibilité d’identifier à 100% les victimes, et sur l’absence de données démographiques sur les personnes trans dans le monde et en France.

En plus des données récoltées plus haut par TvT, il me faut quelques informations importantes. Quels sont les critères pour définir qu’une personne tuée était bien trans et pas seulement travestie ou non conforme au genre ? Quel est le taux de personnes trans dans une population par rapport à la population non-trans ? Est-ce que cette proportion est la même pour tous les pays ? Quelle est l’évolution de la population trans dans le temps, est-ce qu’elle augmente ou diminue ? Quelle est la démographie de la population trans, son espérance de vie ? Toutes ces questions dépendent les unes des autres et permettent de brosser un tableau réaliste de la situation.

Malheureusement, il est quasiment impossible de savoir si une personne est trans ou non dans un grand nombre de cas. Parce que tout le monde n’est pas ouvertement trans, que toutes les personnes trans ne font pas de procédures de transition officielle (médicale ou juridique), et que certaines cultures ont des troisièmes genres officiels, la définition est floue. C’est pour cette raison que TvT indique comptabiliser les personnes trans et diverses du genre (peu importe ce que ça veut dire), pour ne pas risquer de ne pas comptabiliser quelqu’un qui serait peut-être trans. Les associations mettent également en garde que les chiffres officiels sont sans doute plus bas que la réalité car on ne peut pas répertorier tous les meurtres dans certains pays.

Je vais me concentrer sur l’Europe pour avoir accès aux données locales et aux informations démographiques de la France. En France, il n’y a pas de recensement qui permette d’avoir une idée du nombre de personnes trans dans le pays. Les chiffres disponibles datent de plusieurs années et proviennent d’autres pays, ce qui permet de théoriser sur une moyenne, mais pas de savoir réellement.

Il est également important de noter que la population trans n’est pas homogène : contrairement à l’homosexualité, l’identification transgenre varie en fonction du sexe, de l’âge, de la santé mentale et de l’orientation sexuelle principalement. On sait aussi que la transidentité varie en fonction de la culture, puisqu’un phénomène de contagion sociale a été observé. Ce phénomène n’a pas été mesuré en France, ce qui empêche de connaître l’évolution de la population trans dans le temps. De plus, beaucoup de statistiques comptent les personnes qui « s’identifient LGBT » sans différencier les personnes trans et homosexuelles, ce qui brouille les chiffres.

Pour cette raison, je vais être obligée de spéculer sur les données françaises en me basant sur les données d’un pays proche et qui documente mieux la question : la Grande-Bretagne. Je sais que c’est loin d’être idéal, donc si parmi mes lectrices l’une de vous peut me fournir des données françaises, je lui en serai extrêmement reconnaissante. En attendant, je vais analyser la situation de Grande-Bretagne et rapporter certains chiffres à la France pour compenser les données manquantes.

Maintenant que la raison pour laquelle tout ceci est extrêmement complexe a été définie, essayons d’analyser les chiffres à partir des données que nous possédons et de celles qui manquent.

Du coup, ça fait combien ?

Utilisation des données d’autres pays pour compenser le manque de chiffres en France et faire une estimation de la situation.

Ici je vais essayer de brosser un tableau réaliste de la situation en me basant sur les chiffres disponibles, et voir si les résultats sont en concordance avec les affirmations des militants et des politiques. Je ferai cette comparaison pour la France mais aussi pour la Grande-Bretagne.

Combien de personnes trans en France ?

Comme dit précédemment, il n’y a pas de chiffres qui permettent d’évaluer la population trans en France. En Grande-Bretagne en 2018[8], la population trans était évaluée entre 200 000 et 500 000 personnes, soit entre 0,3% et 0,75% de la population.

Je vais partir du principe que ce chiffre est resté stable malgré l’augmentation très probable de la population trans. Selon l’INSEE[9], la population Française en octobre 2021 est de 67 505 000 individus. Si l’on applique cette proportion à la France en 2020-2021, cela fait un total situé entre 202 515 et 506 287 de personnes trans résidant en France en octobre 2021, ce qui est semblable au chiffre de Grande-Bretagne.

Pour me simplifier la vie, je vais faire une moyenne de ces chiffres, ce qui évitera de faire deux calculs à chaque fois et de brouiller les données. De plus, cela évitera de surestimer ou sous-estimer la population transgenre en France. Je retiens donc une population trans de 354 401 individus en France en 2021. Encore une fois, ce chiffre est une estimation basée sur les données d’un autre pays et en partant du principe que la population trans n’a ni baissée, ni augmentée, ce qui est hautement improbable.

Combien de personnes trans sont tuées ?

Il n’existe pas de source officielle gouvernementale sur ce sujet, que ce soit en France ou en Grande-Bretagne. Je vais donc utiliser les données du Trans Murder Monitoring même s’il s’agit d’une source non officielle. Pour rappel cette source compte uniquement les meurtres, pas les suicides ou accidents. En revanche, tous les meurtres sont comptabilisés, puisque TvT part du principe qu’un meurtre de personne trans est forcément à motivation transphobe.

Je répète les chiffres cités plus haut : En France il y a eu 12 personnes tuées sur la période de 13 ans depuis laquelle TvT répertorie les meurtres. 3 personnes trans ont été tuées cette année, ce qui est le chiffre le plus haut jamais répertorié en France. Il n’y a pas de meurtre chaque année, mais cette année a été particulièrement violente.

Tableau de données à double entrée comptabilisant les personnes trans tuées en Europe, par année et par pays.
Tableau de données à double entrée comptabilisant les personnes trans tuées en Europe, par année et par pays. Emphase rajoutée par mes soins.
Source : Trans Murder Monitoring de Transrespect vs Transphobia (tableaux cumulatifs)[10].

Basé sur ces données, on peut dire que la personne trans moyenne résidant en France a environs 1 chance sur 354 401 d’être tuée chaque année. Proportionnellement, c’est égal à un taux de 0,003 morts chaque année pour 1000 personnes. Cette année, il y a eu 3 meurtres, ce qui donne 1 chance sur 354 401, et un taux exceptionnellement haut (puisque je le rappelle, on n’a jamais vu autant de meurtre sur une année en France) de 0,008 morts pour 1000.

Pour résumer :
Taux moyen de mortalité à 0,003 (pour 1000).
Taux exceptionnel cette année à 0,008 (pour 1000).

Et la population non-trans ?

Pour savoir si ce taux est élevé, il faut le comparer à une population non-trans, ou population générale. Ainsi, si le taux de meurtre des personnes trans est plus élevé, on peut en conclure que s’identifier trans met à risque d’homicide par rapport à une personne non-trans. Selon les sources du gouvernement concernant les homicides commis en 2020[11] (chiffres les plus récents disponibles), le taux d’homicides est de 0,013 pour 1000 en France métropolitaine.

Au vu des données (limitées, certes) que j’ai en ma possession, je peux donc conclure qu’en France, il est très probable que la personne trans moyenne ait moins de probabilités d’être tuée que la personne non-trans moyenne. Si je fais le calcul en me basant sur les données générales, et en prenant en compte le fait que le taux d’homicide en France est en baisse, une personne trans a en moyenne 4 fois moins de chances d’être tuée qu’une personne non-trans.

Et si je me base sur le taux exceptionnel de cette année, alors une personne trans a un peu moins de 2 fois moins de chances d’être tuée qu’une personne non-trans.

Il faut tout de même garder en tête qu’étant donné que nous faisons face à de petits chiffres, il est très facile pour ces données de doubler ou tripler d’une année sur l’autre. Par exemple, avec 3 personnes trans tuées cette année par rapport à 1 seule l’année dernière, je peux dire qu’il y a eu une augmentation de 200% des meurtres entre 2020 et 2021.

Et comme mes calculs sont basés sur des spéculations, je ne peux pas trancher dans le vif et affirmer à 100% que les taux que j’ai trouvés sont correctes. Je ne peux qu’affirmer qu’au vu des données disponibles, être trans ne met pas particulièrement à risque de mourir d’homicide en France. C’est une bonne nouvelle, qu’il faudrait confirmer avec des données fiables.

Analyse plus poussée

Pour cet article, j’ai eu la chance de recevoir l’aide de Feminist Witch Memes, qui s’y connaît bien en maths et statistiques. En plus de relire mon article pour vérifier les calculs, elle a eu la bonté de créer un document pdf détaillé sur le sujet. Son analyse prend en compte la démographie dont faisaient partie les victimes, ainsi que les deux estimations de la proportion de personnes trans. Vous pouvez télécharger son document à la fin de l’article, ou dans la section « Ressources » du blog.

Tous ses calculs et son raisonnement sont détaillés de manière compréhensible pour quelqu’un qui ne s’y connaît pas aussi bien qu’elle en mathématiques. Les calculs et les conclusions sont agrémentées de graphiques et de tableaux pour aider à la compréhension et faire une représentation visuelle des résultats. Elle partage également toutes ses sources sur la démographie de la population.

Je vous invite à consulter ce document pour avoir une interprétation plus détaillée de mes calculs et de mes résultats. Sans ce document, cet article n’est pas vraiment complet, car mes calculs ont été volontairement simplifiés pour permettre de vulgariser les résultats.

Conclusion

C’en est fini de l’analyse chiffrée. Au vu de mes résultats et de ceux de Feminist Witch Memes, nous pouvons conclure que les personnes trans n’ont pas plus de risque d’être victimes d’homicides que la population générale. Ce serait même l’inverse, avec des taux non pas égaux mais inférieurs à la moyenne nationale. Mais pour en être sûres, il faudrait connaître le nombre réel de personnes trans dans la population.

Cet article n’a pas été écrit dans le but de pouvoir scander que la transphobie n’existe pas, que les personnes trans sont privilégiées ou qu’avec 375 meurtres en une année dans le monde, il n’y a aucune raison de se plaindre. Mon but est de souligner qu’il y a un décalage énorme entre les affirmations des associations trans et la réalité. Mon but est aussi de contester l’argument selon lequel les personnes trans sont une des populations les plus à risques et les plus vulnérables. Il n’y a pas d’épidémie de meurtre de personnes trans en France.

Je sais que cette affirmation sera perçue comme une invalidation de la souffrance trans et honnêtement, je ne peux pas contrôler ce que les gens pensent de ce que j’écris. S’il n’y a pas de preuves de meurtres, il n’y a pas de preuves. Je ne vais pas les inventer. Ce que je sais, c’est que ces données sont utilisées pour répandre des mensonges et influencer les décisions politiques concernant les personnes trans.

Or, ces décisions impactent les droits des femmes, des enfants, des gays et lesbiennes au nom de la sécurité des personnes trans. Sans preuve de ce besoin urgent de sécurité face à une violence meurtrière, certaines décisions sont à remettre en question au vu de leur impact. C’est aussi pour ça que cet article sera critiqué, et pas juste parce que je me permet d’analyser les données derrière une commémoration.

Un deuxième article sera dédié au sujet de l’utilisation de ces meurtres à des fins politiques. J’aurais aimé pouvoir tout développer dans un seul article mais le contenu final aurait été trop long à mes yeux. J’ai donc décidé de faire un article dédié à l’analyse des chiffres pour avoir des données sur lesquelles me reposer, et un dédié à l’analyse des affirmations sur la mortalité trans. Car les chiffres que nous venons de dégager sont très différents de ceux avancés par les associations.

Donc vérifiez toujours les chiffres. Vérifiez les données existantes. Demandez à ce que l’on puisse avoir les données qui manquent. Les personnes trans seront les premières à en bénéficier si nous avons une idée réaliste de leur situation en France. Vérifiez mes calculs par acquis de conscience. Partagez cet article et le document lié. On ne peut pas argumenter sans preuves.

Télécharger l’analyse détaillée de Feminist Witch Memes :

Sources externes :
(1) Article sur la Journée du Souvenir Trans 2021 de Têtu
(2) Site internet de Transrespect vs Transphobia
(3) Page des Trans Murder Monitoring
(4) Le rapport 2021 du site Trans Lives Matter
(5) Journée du Souvenir Trans 2021 sur sos-transphobie
(6) Le Trans Murder Monitoring de 2021 (page internet)
(7) Remembering Our Deads (page internet)
(8) Trans people in the UK (2018) (pdf)
(9) Démographie de la France – INSEE
(10) Tableaux cumulatifs du Trans Murder Monitoring (pdf)
(11) Homicides en France en 2020 – Interstats (pdf)

[kofi]

CC BY-NC-SA 4.0

3 réponses sur « Les chiffres de la Journée du Souvenir Trans 2021 »

Salut, est ce qu’il y a un article sur votre site avec des sources sur ce que vous citez par rapport aux variations de la transidentité en fonction du sexe, âge, santé mentale etc ? Et sur l’aspect culturel/ »contamination sociale »? Ça m’intéresserait d’en savoir plus à ce sujet

Non, j’ai un article en cours sur ce sujet et sur le débat acquis/inné de la transidentité, mais il n’est pas encore sorti. Je suis en période de creux en ce moment donc je ne sais pas quand il sortira, vous pouvez vous abonner à la newsletter pour être sûre de ne pas le rater.

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