Culture du viol : Une culture dans laquelle le viol est normalisé, excusé, ou ignoré à un degré élevé par une majorité de gens, particulièrement ceux qui sont en situation de pouvoir.
-Riley J. Denis-
Pour celles d’entre vous qui ne le connaissent pas, Riley est un homme trans-identifié qui se considère comme une femme trans non-binaire, et qui est l’auteur de plusieurs vidéos sur les « préférences génitales », la transphobie, les droits LGB et TQ, etc. Il est employé par le groupe « everyday feminism » pour faire des vidéos éducatives, et est connu dans le milieu radfem pour ses arguments homophobes, misogynes et régressifs.
Pourquoi employer sa définition en début d’article ? Parce que cette définition est très bien, et parce que cela montre à mes yeux l’hypocrisie qu’il peut y avoir dans le mouvement. Riley est le premier à promouvoir une culture du viol déguisée en activisme pour les droits des personnes trans, et il n’est pas le seul à utiliser cette rhétorique. Je vais parler du problème de culture du viol au sein du transactivisme, et commencer par la définition de la culture du viol d’un transactiviste connu et reconnu me semble le plus honnête.
La question
La question posée est la suivante : est-ce transphobe de refuser d’avoir des relations sexuelles avec une personne trans ?
La réponse des féministe est que non, ce n’est pas transphobe. Ce n’est pas transphobe car avoir une relation sexuelle n’est ni un droit fondamental, ni un besoin humain, donc refuser ne retire rien à la personne qui demande. Aucun mouvement pour les droits des êtres humains n’a jamais réclamé de relations sexuelles car les droits humains ne reposent pas dans le lit des gens.
Avez-vous déjà vu des hommes gays dire qu’un homme hétérosexuel qui refuse une relation sexuelle avec eux est homophobe ? Qu’il a forcément un biais homophobe, ou peut-être misandre ? Qu’il marginalise les gays en ne couchant pas avec eux ? Qu’il participe à une culture homophobe ? Avez-vous déjà vu une personne noire avoir ce type d’argument ? Une personne handicapée ? Une personne grosse ? Gardez bien ces exemples en tête, car ils sont utilisés à outrance par les transactivistes pour justifier leur homophobie.
A la question posée plus haut, les transactivistes ont généralement deux réponses : oui, ou c’est compliqué.
Oui, ce serait transphobe de refuser de sortir avec une personne trans, pour une multitude de raisons. Le refus se doit non seulement d’être justifié, mais la justification doit être valable. Certains vous dirons que ne pas être attiré par une personne trans en particulier n’est pas transphobe, mais que ne pas être attiré par les personnes trans en tant que groupe ou par une personne trans parce qu’elle est trans sont transphobe.
Je ferais un article long et complet sur tout les arguments sortis par les personnes trans, mais en attendant attaquons nous simplement à l’homophobie du discours trans.
Les « préférences génitales »
Si vous n’avez jamais entendu parler des préférences génitales, vous avez bien de la chance, et je m’en vais briser cette chance en vous expliquant ce concept profondément homophobe.
Les préférences génitales sont le nom donné aux orientations sexuelles exclusives, à savoir l’homosexualité et l’hétérosexualité. L’idéologie trans considérant le genre comme supérieur au sexe biologique, l’orientation est considérée comme basée sur le genre et non le sexe. En conséquence, tout le monde peut être attiré par les pénis et les vagins, à condition que ces parties génitales soit celles d’une personne du bon genre. En résumé, une lesbienne peut être attirée par les « pénis de femmes », mais pas par les pénis d’hommes.
Vous comprendrez que selon cette définition, les lesbiennes n’existent pas, tout simplement.
La bisexualité, en plus d’être considérée comme la norme, est alors considérée comme moralement supérieure, et être exclusivement attiré par un seul sexe est le résultat d’un conditionnement social, ou de préjudices, ou les deux. Soyez tranquilles, après vous avoir expliqué que vous êtes une TERF/transphobe/mauvaise personne pour ne pas aimer les pénis, les transactivistes vous assureront toujours que vous êtes en droit de refuser n’importe quel type de relation avec les trans. Simplement, vous devrez vraiment questionner ce biais que vous avez, parce que vous risquez de faire du mal aux trans si vous refuser d’accepter leur sexe comme étant du « bon genre ».
Oui, c’est de la manipulation. Lisez n’importe quel article ou regardez n’importe quelle vidéo, ce schéma est immanquable. Les transactivistes se concentrent sur les homosexuelles alors même que l’hétérosexualité est majoritaire chez les humains. Appeler l’homosexualité une « préférence » a toujours été homophobe, et ça n’a pas changé de nos jours. L’idée qu’une lesbienne puisse aimer les pénis est ridicule et dangereuse, et relève de la thérapie de conversion.
La culture du viol
Envers les lesbiennes
La partie « culture du viol » devient explicite quand les transactivistes insistent qu’une lesbienne qui refuse de coucher avec des femmes trans, donc des mâles, donc l’autre sexe, serait transphobe. Et ne croyez pas qu’il s’agisse d’un incident isolé[1]. Les hommes gays sont aussi touchés, mais dans des proportions moindres. Même si je n’en ai pas retrouvés lors de l’écriture de cet article, j’ai déjà lu des témoignages de lesbiennes qui avaient accepté de coucher avec des hommes transidentifiés pour ne pas paraître transphobe. D’autres sortent avec un homme trans-identifié et réalisent qu’il a transitionné pour des raisons fétichistes (cherchez le terme trans widow sur youtube) ou pour se rapprocher/sortir avec une lesbienne[2].
Un autre aspect de cette culture est l’idée que les lesbiennes qui affirment avoir été agressées, violées, trompées par des hommes trans-identifiés qui avaient un comportement de prédateur sont des menteuses, ou exagèrent les faits. L’idée selon laquelle les femmes mentent en accusant à tort des hommes de viol est très répandue et, surtout, est un mythe patriarcal. Les transactivistes adorent comparer le racisme à leurs propres problèmes, et vous entendrez donc certains dire que les accusations de viol envers des femmes trans sont similaires à ce que vivaient les hommes noirs aux États-Unis.
Oui, vous avez bien lu. Une lesbienne qui dit avoir subi une agression voir un viol de la part d’un homme qui dit être une femme est l’équivalent du préjudice racial envers les personnes noires aux US et qui découle de l’esclavage. Une lesbienne qui dénonce son viol est l’équivalent d’une culture raciste qui tuait les hommes noirs en les considérant comme des animaux. Cela sous-entends aussi que les femmes (lesbiennes ou non, en passant) qui affirment avoir été violées par un homme trans-identifié sont des menteuses. Cela implique que les accusations envers les femmes trans ne sont pas justifiées.
Nous l’avons vu plus haut, ces accusations sont justifiées. Et c’est sans compter sur le fait que le taux de criminalité est le même pour tout les mâles, trans-identifiés ou non, pré ou post chirurgies. En Angleterre en 2019, il y avait quatre fois plus de femmes trans dans les prisons que dans le reste de la population[3]. Beaucoup sont emprisonnés pour agressions sexuelles ou viols. Et beaucoup demandent à être transférés dans des prisons de femmes. Le problème semble être ignoré tant par le gouvernement que par les associations trans. C’est de la culture du viol.
Envers les hommes gays
Les hommes gays sont également touchés, bien que dans une moindre mesure, par cette culture du viol. Ils ne vivent pas la même chose que les lesbiennes, qui doivent faire face à des concepts comme le « plafond de coton« , mais j’ai déjà connaissance d’au moins deux « guides » écrits par des femmes transidentifiées expliquant comment avoir des relations sexuelles avec des hommes gays.
Ici on parle de femmes qui admettent utiliser des sous-vêtements qui permettent une pénétration anale sans dévoiler leur vulve pour avoir des relations sexuelles avec des hommes homosexuels. Et qui partagent ça sur internet comme étant une partie normale de la sexualité des hommes trans. Pour rappel, dans la loi française, ceci rentre dans la catégorie d’une relation sexuelle « surprise » car une information importante pour la relation (le sexe) a été dissimulée. C’est un viol. En anglais, le terme utilisé est « rape by deception ». Je vous met des extraits d’un document que vous pouvez trouver en ligne, le « Guide pour les hommes trans à la scène sexuelle gay » (mon emphase).
Les saunas et les clubs sont souvent réservés aux hommes. Certains sont très strictes et n’acceptent ni ne comprennent les mecs trans. Certains mecs (*trans, ndlr) décident de s’y rendre incognito si c’est possible pour eux.
Extrait de « Cruising : A trans guy’s guide to the gay sex scene » par CliniQ ; page 10.
Je vais à mon sauna local une fois par semaine. J’adore donner des fellations et expérimenter en publique sans que les autres aient à voir ce qu’il y a sous ma serviette.
Extrait de « Cruising : A trans guy’s guide to the gay sex scene » par CliniQ ; page 11.
Dans son article « Comment est vraiment le sexe pour un homme trans gay[4]« , Aedan Wolton (qui travaille pour CliniQ) interview une femme transidentifiée de 50 ans pour lui demander les détails de sa vie sexuelle. Tout ceci est présenté sous le signe de l’inclusivité et de la santé sexuelle pour les hommes trans « gays » (les femmes hétéros). Dans cet article, Jamie explique aller dans des saunas ou des salles sombres pour avoir des relations sexuelles avec des hommes gays sans révéler son sexe.
Le terme « Jockstrap ceiling » a été inventé pour dénoncer ce phénomène, que de nombreux hommes gays attribuent à la culture pornographique du yaoi (mangas pornographiques mettant en scène des hommes homosexuels et destinés aux femmes hétérosexuelles). Les fujoshis comme ils les appellent sont des femmes hétéros qui découvrent leur identité « d’hommes gays » à travers la pornographie gay, et qui fétichisent les relations homosexuelles entre hommes. La fétichisation des gays (et leur viol par surprise) est de la culture du viol.
La défense des transactivistes
J’ai dit plus haut qu’à chaque fois que les transactivistes expriment que refuser de coucher avec eux est un problème, ils rajoutent derrière qu’au fond, on fait ce qu’on veut. En d’autres mots, ils se contredisent, parce que dire trop explicitement que ne pas coucher avec eux est mal sera forcément perçu comme de la manipulation (normal, c’en est). Ils trouvent donc des excuses pour justifier que refuser de sortir avec eux n’est pas bien sans avoir à le dire explicitement.
« Personne ne force les lesbienne ou quiconque à sortir avec les personnes trans », diront-ils. Mais la coercition, la manipulation, la pression sociale sont des forces.
Impliquer qu’il y a quelque chose de mal dans le fait de ne pas aimer certaines parties génitales en les appelant des préférences ou pire, des fétiches, est une force coercitive. Dire que l’orientation est une construction personnelle qui peut être changée est une forme de manipulation, un mensonge. Accuser une personne qui dit n’aimer que tel ou tel sexe de « réduire les gens à leurs parties génitales » est malhonnête (et homophobe), surtout quand ce sont les transactivistes eux-mêmes qui encouragent à utiliser ce genre de langage basé sur les organes génitaux (on se rappelle des personnes menstruées).
Je ferais un article complet pour répondre aux arguments transactivistes, mais la plupart d’entre eux peuvent être répondus avec les points suivants :
-Le sexe est réel et immuable.
-L’orientation sexuelle est réelle, immuable, et basée sur le sexe.
-Personne ne doit de sexe à personne pour aucune raison.
-Certaines femmes n’aiment pas les pénis. Get over it.
Conclusion
Donc, est-ce transphobe de refuser de sortir avec une personne trans ? Non. Est-ce homophobe de vouloir que des lesbiennes aient des relations sexuelles avec des pénis ? Oui. Est-ce de la culture du viol d’encourager les gens à examiner et remettre en question les raisons de leur refus ? Oui. Est-ce lesbophobe de considérer que toutes les femmes sont attirées par les pénis ? Oui.
La culture du viol véhiculée par les personnes trans ne diffère pas de la bonne vieille culture du viol classique à base de « les femmes doivent coucher avec les hommes parce que les hommes en ont besoin », elle a simplement été relookée pour paraître progressive et Woke. Retirez les pronoms femelles accordés aux mâles et vous avez des hommes qui considèrent que les lesbiennes doivent coucher avec eux. Cela vous semble familier ? Les lesbiennes qui me lisent sauront sans doute reconnaître en eux les hommes hétéros qui disent être « des lesbiennes coincés dans des corps d’hommes ».
Vous n’avez jamais à remettre en question votre non. Vous n’avez même pas à examiner pourquoi vous ne voulez pas. Ce n’est pas un poids que vous devez porter. Il est de la responsabilité de chacun d’apprendre à gérer émotionnellement un refus, quel que soit le domaine de la vie.
Sources externes :
(1) ‘No one is forcing gay men or lesbians to date trans people if they don’t want to’ Masterpost par TRA Receipts sur Tumblr
(2) Le Peak Trans de Fraeulein publié sur Peak Trans Stories sur Tumblr
(3) Four Times as Many Men in Prison Than Outside of It Say They are Transgender par Diana Shaw sur Women Are Human
(4) What is sex really like for a gay trans man ? par Aedan James Wolton sur OutLife
[kofi]
CC BY-NC-SA 4.0