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Les bloqueurs de puberté : Définition

La question des bloqueurs de puberté entre de plus en plus dans les médias, avec des affirmations souvent contradictoires mais finalement très peu d’explications sur ce qu’ils sont réellement. Le but de cet article est de faire très rapidement le tour de la question des bloqueurs pour vous donner les outils de compréhension autour de leurs enjeux, et repérer des mensonges quand vous en voyez.

Qu’est-ce qu’un « bloqueur de puberté » ?

Un « bloqueur de puberté » est un médicament dont le but est de retarder ou stopper complètement la puberté chez les adolescentes. Plusieurs médicaments peuvent jouer ce rôle, il n’existe donc pas un seul bloqueur de puberté. En terme médical, les médicaments utilisés sont des agonistes de la GnRH, la molécule la plus utilisée étant la Leuproréline. Le nom commercial de ce médicament varie, le plus connu est le Lupron. En France elle est commercialisée sous les noms Eligard, Enantone et Leptoprol[1].

Fonctionnement

Comme écrit plus haut, les bloqueurs de puberté sont des agonistes de la GnRH. Un agoniste est une substance qui va activer un récepteur, provoquant une réaction à la place d’une hormone. Dans le cas des bloqueurs, c’est le récepteur de production de la GnRH qui est activé. Au début, de la GnRH est donc produite, mais au fur et à mesure le récepteur devient insensible. La production de GnRH baisse, jusqu’à devenir quasiment nulle. Le fonctionnement naturel du corps peut être rétabli en arrêtant le traitement, mais pas dans tout les cas.

La GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone) est une hormone sécrétée par le cerveau et dont la fonction est de commander la production des hormones sexuelles chez la femme et chez l’homme. C’est sa production qui déclenche la puberté, et elle reste active toute la vie pour produire ce qui permet au corps de fonctionner. En son absence, les testicules ne produisent plus de testostérone (castration chimique), et les ovaires ne produisent plus ni progestérone, ni œstrogènes (ménopause forcée).

Pour résumer, les bloqueurs de puberté comme le Lupron ne font pas que retarder la puberté, ils induisent un état de castration chimique ou de ménopause chez les patients qui en prennent. C’est un médicament qu’il ne faut pas prendre à la légère. La posologie recommandée est de 6 mois maximum chez l’adulte[2], pour éviter les effets secondaires.

Utilisation

Les médicaments qui bloquent la puberté sont utilisés pour traiter de nombreuses conditions, le retardement de la puberté n’est qu’un usage récent de ce médicament. Ainsi les agonistes de la GnRH sont approuvés aux États-Unis par la FDA (Food and Drugs Administration) pour traiter le cancer de la prostate en phase terminale (il s’agit donc d’une chimiothérapie) et pour castrer chimiquement les criminels sexuels. En France, ils sont approuvés pour traiter les fibromes utérins, l’endométriose [et autre] pour leur capacité à atrophier les tissus qui répondent aux hormones sexuelles.

Chez l’enfant, les agonistes de la GnRH peuvent être utilisés pour retarder une puberté précoce, par exemple un développement qui commencerait vers 8 ans. Dans ce cas, il existe une procédure claire en fonction du stade de développement et de l’âge. Le but n’est pas de supprimer la puberté, mais d’attendre un âge approprié pour le bon développement de l’enfant.

L’utilisation des bloqueurs sur les adolescents transgenres est controversée, car il ne s’agit pas de soigner une condition médicale. Aux US, son utilisation pour supprimer la puberté des enfants trans est considérée comme « off-use », c’est-à-dire que la médecin prescrit un médicament pour autre chose que l’usage recommandé.

Dans le cas du blocage d’une puberté, le médicament est prescrit au début de la puberté (en général vers 12 ou 13 ans) pour empêcher la production de GnRH. Cela signifie qu’arrivé à l’âge adulte, l’enfant ne se sera pas développé normalement. Pas de caractéristiques sexuelles secondaires, pas de courbe de croissance, rien. C’est le but du traitement, la suite étant la prise d’hormones sexuelles croisées pour développer les caractéristiques sexuelles de l’autre sexe. Ce qui est parfois considéré comme des effets secondaires sont en réalité présents dans 100% des cas, comme le risque de faible densité osseuse.

Les risques

Les effets secondaires des agonistes de la GnRH sont généralement les mêmes que ceux associés à une ménopause : perte de densité osseuse (risque de fracture augmenté), perte de mémoire à court terme, bouffées de chaleur, risques cardiaques, etc. Les effets secondaires sont en partie dus à la substance injectée, qui est toxique, mais aussi aux conséquences naturelles d’un manque d’hormones sexuelles dans le corps. Très peu d’études sont disponibles sur le sujet.

Cela signifie que la prise de bloqueurs de puberté produit des patients à vie pour les industries pharmaceutiques qui commercialisent des traitements hormonaux. Les effets secondaires sont également très lourds d’après les témoignages[3], tant d’un point de vue physique que psychologique. Aux US, certaines personnes qui ont pris ce médicament à l’âge adulte comme à l’adolescence veulent faire interdire son utilisation[4]. Les patientes souffrent d’ostéoporose à 25 ans, se plaignent de douleurs chroniques, et affirment ne pas avoir été mises au courant des risques.

Conclusion

L’utilisation de médicaments pour trafiquer la puberté n’est pas une pratique nouvelle malheureusement[5]. Les témoignages de personnes détransitionnées qui ont pris des bloqueurs sont édifiants sur la réalité des conséquences, tout comme les constats faits par des personnes trans qui ont également été mises sous bloqueurs.

La puberté est un processus essentiel du développement, sans laquelle le corps reste faible et ne peut jamais produire ses propres hormones. Une fois le processus passé, la puberté est terminée pour toujours : chaque patiente qui a pris des bloqueurs jusqu’à l’âge adulte devient patiente à vie, comme les personnes qui ont subi une ablation des ovaires ou des testicules et qui ne produisent pas leurs propres hormones.

Ce qui est étrange c’est que l’absence de puberté est, en soi, une maladie. Cela peut indiquer un dérèglement hormonal ou une condition intersexe, ce qui amène à un traitement. Ne pas avoir de puberté est un handicap, tout comme le fait de dépendre d’injections d’hormones pour vivre. Les effets secondaires de ces traitements sont également très lourds. Je pense que personne ne devrait encourager la prise de tels médicaments, surtout auprès d’enfants.

Comme je l’ai dit il n’y a pas vraiment d’études sur le sujet. Cela signifie que les pratiques actuelles sont en fait des expérimentations. Les médecins ne savent pas ce qui va se passer à long terme pour les patientes.

Liens externes :
1 – La Leuproreline dans le dictionnaire Vidal
2 – Agonistes de la GnRH dans le cas d’un fibrome utérin sur Medipedia
3 – Drug used to halt puberty in children may cause lasting health problems sur StatNews
4 – Investigation into Lupron Side Effects (Leuprolide Acetate) sur Petition2Congress
5 – Lupron : Déjà Vu all over again sur Impact Ethics

CC BY-NC-SA 4.0

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