« Cis n’existe pas. Les femmes ne sont pas une sous-classe de leur propre classe sexuelle. »
-C. Hulting-
Le terme cisgenre est réfuté par les féministes radicales (voir cet article pour savoir pourquoi), mais que signifie t-il réellement ? Et par qui a t-il été inventé ? Nous pensons que les réponses à ces questions sont importantes pour bien comprendre les enjeux qui entourent ce mot.
Origine
Le terme cisgenre provient de l’allemand « zisexuell », signifiant cissexuel. Il a été utilisé pour la première fois par le sexologue Volkmar Sigusch en 1991 dans son essai « Les Transsexuels et notre vision nosomorphique », qu’il cite comme origine du terme dans son essai « La Révolution Néosexuelle » publié en 1998. Que l’on cite l’un ou l’autre de ces essais comme origine, on peut s’accorder sur le fait que le mot a été inventé dans les années 90.
Le terme genre, qui est la base de la transformation de cissexuel en cisgenre, a été inventé par le sexologue Néo-Zélandais John Money.
Signification
Le terme « cisgenre » décrit tout personne qui n’est pas trans et donc, dont l’identité de genre correspond au sexe. Le genre signifiant ici une identité interne et personnelle, l’idée selon laquelle une femme peut être cisgenre signifie que les femmes sont naturellement genrées au féminin (avec tout les stéréotypes que cela sous-entends). Le mot cisgenre revient à naturaliser l’oppression des femmes. Il s’agit d’essentialisme.
Le terme cisgenre peut être utile pour parler de personnes qui ne sont pas trans, en théorie. En pratique tout le monde comprends quand on ne précise pas que la personne est trans, et utiliser le terme « biologique » est également efficace. En revanche le préfixe « cis » est régulièrement utilisé pour placer les femmes dans une position de groupe oppressif, ou pour discréditer un discours.
Cis implique également une notion de privilège, inhérent au fait de ne pas être transgenre.
Problématiques
Les deux hommes à l’origine des termes « genre » et « cisgenre » ont une chose en commun : ils étaient pédophiles. Volkmar Sigusch croyait en une sexualité de l’enfant, compatible avec le désir des adultes. Son but était d’aider les pédophiles à créer des relations saines avec les enfants, ou au moins d’arrêter d’entrer en contact avec eux.
Il croyait que la sexualité n’était pas traumatisante pour les enfants, tant qu’elle n’était pas abusive.
Money était persuadé que la sexualité se développait grâce aux expériences, et était acquise. Il a donc poussé David Reimer (un patient à qui il a fais subir une réassignation sexuelle) et son frère à pratiquer des actes sexuels devant lui pour conditionner leur développement. Les deux garçons étaient enfants. Lorsqu’ils résistaient, Money les forçait, et il prenait des photos qu’il partageait avec ses collègues.
Le cas de David Reimer est connu car les deux enfants se sont suicidés suite aux mauvais traitements qu’ils ont subis à cause de Money. Il s’agit d’un des cas les plus fameux de réassignation sexuelle.
Conclusion
Les féministes radicales rejettent l’idée selon laquelle les femmes sont naturellement soumises, attirées par le rose et faible physiquement. La naturalisation de notre oppression est une attaque directe au féminisme, et n’est qu’une autre manière de dire que les femmes sont juste comme ça, et qu’on y peut rien.
Sans même prendre en compte l’origine douteuse du mot, les féministes rejettent ce concept. Mais le fait qu’il ait été créé par des hommes ayant une tendance pour la pédophilie le rend simplement inacceptable. Le concept du genre avait été théorisé par des féministes de la Seconde Vague avant que le mot ne soit inventé.
Aucune femme (ni homme) n’est cisgenre.
Sources externes :
Post de Women Read Women sur Twitter
« Cisgender » sur Wikipédia (article Anglophone)
« Cisgenre » sur Wikipédia (article Francophone)
« John Money » sur Wikipédia
[kofi]
CC BY-NC-SA 4.0
Une réponse sur « Cisgenre : Définition »
A reblogué ceci sur Caroline Huens.