En biologie, l’essentialisme est une conception selon laquelle les diverses espèces animales et végétales diffèrent entre elles « par essence« , ce qui supposerait des classifications d’origine non humaine dans la nature. La conception opposée, selon laquelle les individus et leurs populations préexistent, et les catégories ne sont que des regroupements établis par l’homme pour commodité au sein d’un vaste continuum de formes dans la nature, est le « nominalisme« .
L’essentialisme biologique n’est pas définir quelque chose sur la base de ses propriétés biologique. C’est l’attribution de comportement socialisés à des propriétés biologiques, réelles ou assumées.
Essentialisme et féminisme radical
Les féministes radicales sont souvent accusées de faire de l’essentialisme biologique quand nous critiquons le genre, alors qu’en réalité nous faisons l’inverse. Pour bien comprendre, quand nous disons que « Les femmes sont des femelles, et les femelles sont le sexe qui s’organise autour de la production de gros gamètes et qui permet la gestation », c’est l’opposé de l’essentialisme biologique, car nous ne considérons pas que les « femmes » ont une essence interne.
Le féminisme radical est constructiviste, à savoir qu’il considère le genre comme une construction sociale assignée au sexe biologique. Le constructivisme social est un courant de la sociologie. L’essentialisme est à la base du racisme et du sexisme, car il attribue des caractéristiques à des groupes entiers d’être humains. Les essentialistes se cachent derrière la science mais leur compréhension de la biologie est souvent très mauvaise.
Essentialisme et activisme trans
Lorsque les activistes trans et les féministes libérales disent que « être une femme/une femelle signifie avoir une préférence pour la féminité. Une femme est toute personne qui se sent femme » c’est de l’essentialisme. Ce n’est pas juste mon avis, c’est littéralement la définition de l’essentialisme. Cela réduit la femellité (biologie) à un ensemble de rôles genrés et de comportements stéréotypés qui sont définis par de la pseudo-science (les cerveaux genrés), ou des contraintes idéologiques.
L’essentialisme biologique est, en théorie queer, la notion selon laquelle le genre serait inné ; les femmes naissent donc douces et dociles avec un goût pour le maquillage et le ménage, les hommes naissent forts et violents avec un goût pour les armes et les voitures. Ce concept est profondément sexiste, car il implique que l’oppression des femmes est basée sur une réalité inébranlable, selon laquelle elles sont naturellement inclinées à être opprimées (au cas où ça vous aurait échappé : c’est faux.).
Exemple
Pas d’essentialisme : Les personnes chinoises viennent de Chine.
Essentialisme : Les personnes chinoises sont toutes bonnes en math.
Super essentialisme : Les personnes bonnes en math sont chinoises.
Pas d’essentialisme : Les femmes sont des humains, adultes, femelles.
Essentialisme : Les femmes sont toutes naturellement féminines.
Super essentialisme : Une personne féminine est une femme.
Conclusion
L’essentialisme biologique ne repose sur aucune base biologique et est anti-féministe par nature. Les féministes reconnaissent la nature sexiste de ce concept, et nous combattons toute idée soutenant que les femmes sont soumises et faibles par nature. Le genre est une construction sociale.
[kofi]
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